Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le mag du20e
19 janvier 2009

Jean-Marie Bals de Roblès: "Avec le Médicis, je suis rassuré"

Jean-Marie Blas de Roblès est venu présenter à la mairie du 20e son roman Là où les tigres sont chez eux récemment distingué. Rencontre avec un écrivain passionné du Brésil, de Flaubert et d'archéologie.

blas_de_robles













Il conclut avec la même voix sourde et monotone. L'auditoire rassemble ses affaires, quelques personnes sur la trentaine présentes avancent vers l'auteur pour une dédicace. Il est seize heures à la mairie du 20e arrondissement de Paris. Jean-Marie Blas de Roblès prend le temps, discute, savoure ce contact avec son public.

Dix ans que son roman Là où les tigres sont chez eux, récompensé début novembre, a été écrit. Et aujourd'hui, c'est en tant que lauréat 2008 du prix Médicis qu'il est annoncé. « Le jour où les éditions Zulma m'ont signé, ça a été un miracle», se souvient Jean-Marie Blas de Roblès. Ca a mis fin à des années d'humiliation et de refus». Un pari pourtant risqué pour la petite maison d'édition indépendante, dirigée par Serge Safran. Présent au côté de l'écrivain à l'occasion de cette rencontre littéraire, il explique: « Nous avons pris des risques. Intéresser le public avec un pavé de 750 pages déjà. C'était l'ouvrage le plus volumineux de la rentrée! Le plus cher à produire aussi».

De l'audace. Et cela a payé. Dès la publication, le bouche-à-oreille est favorable. Outre le Médicis, Là où les tigres sont chez eux obtient le prix du roman FNAC et celui du jury Giono. Une consécration pour un auteur? « C'est rassurant ces prix. Ca m'assure de pouvoir continuer à publier. C'est le bonheur principal de cette aventure». Modeste, Jean-Marie Blas de Roblès, la cinquantaine aux tempes grises, se décrit comme « un artisan, qui fait bien son travail». C'est selon lui le contexte, qui l'a conduit au statut d'écrivain reconnu. « La mode littéraire actuelle, c'est l'autofiction, avec des gens comme Littell et ses Bienveillantes. Mon roman est tombé à point nommé face à ce nombrilisme ambiant».

Contrepèterie. Avec un roman-monde, la proposition de Blas de Roblès tranche. Direction le Brésil de nos jours -c'est là que les tigres sont chez eux. Où l'on découvre un manuscrit ancien, celui d'un vrai savant européen mort au 17e s. Il s'agit de Kirchner, un imposteur persuadé d'avoir déchiffré les hiéroglyphes. « Un vrai personnage de roman», qui pour l'auteur « s'est trompé sur tout. Il a créé des machines comme des lanternes magiques et des pianos à chats, qui ne sont pas restés dans l'Histoire. C'est un Don Quichotte du savoir».

Jean Marie Blas de Roblès dit qu'il fait la littérature qu'il aime lire. « J'aime raconter des histoires. Mais mes histoires sont des fables». La preuve que ce diplômé de philosophie aime la sagesse, la première phrase de son livre est d'Heidegger : « L'homme habite en poète». Mais puisqu'il s'agit d'un livre sur l'imposture et que la rencontre littéraire s'achève, il précise avec un sourire en coin: « C'est une contrepèterie ».

Magali Charnaillat

Publicité
Publicité
Commentaires
Le mag du20e
Publicité
Le mag du20e
Publicité